Un livre d’actualité « La Citoyenneté et la construction du Vivre-ensemble » Psychologie politique du Raisonnable et du Convenable par LUONG Can-Liêm
La citoyenneté répond au monde contemporain. L’esprit de la Déclaration universelle des Droits de l’homme des Nations unies de 1948 s’en réfère pour énoncer les perspectives d’un vivre-ensemble. Aujourd’hui, ce vivre-ensemble devient urgent face aux effets du changement climatique sur toutes les populations du monde. Désormais, les hommes devront être raisonnables et convenables entre eux, et la planète découvre plus que jamais, un monde multilatéral, pluriculturel avec des sociétés inégalitaires et inégales. Cet impératif politique impose de considérer la citoyenneté comme une conception générale du statut de l’homme dans une société policée. Comment les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité répondent-ils à une anthropologie politique et à une éthique de territoire et de paix sociale ? Comment les traditions politiques de lutte et les cultures sociales de cohabitation abordent-elles cette nouvelle situation ? Y a-t-il une référence de citoyenneté pour la construction du vivre-ensemble ? Le vivre-ensemble est un impératif anthropologique ancien en Asie étayé par la doctrine des Cinq Vertus, puis ainsi réactualisé selon une éthique du Raisonnable et du Convenable. Les échanges interculturels imposent de mieux connaître la philosophie politique des peuples. La citoyenneté est-elle un consensus fragile à défendre pour une harmonie sociale ? Risque-t-elle d’être instrumentalisée par des idéologies pour fabriquer des minorités en démocratie puis les étouffer pour des raisons d’efficacité ? Peuple, nation, citoyenneté, pays sont parfois des notions confondues. Une anthropologie politique supporte la thèse qu’au final, le triptyque liberté, égalité, fraternité soit à l’origine des vertus publiques et que les progrès individuels et sociaux soient homothétiques à partir d’un dénominateur commun : le désir privé et public de prospérité et de sécurité. Je propose deux situations. Un regard sur la classe moyenne montre que la citoyenneté est une valeur ajoutée à partir des surenchères par le financier sur la santé et sur le travail. Puis, l’histoire du Vietnam montre le difficile chemin de bâtir le vivre-ensemble à partir de la citoyenneté sans qu’elle soit idéologique. Le vivre-ensemble devient une condition de santé définie comme du bien-être général. Bâtir la paix sociale devient son impératif, et l’éthique publique d’une citoyenneté formule une humanité raisonnable et convenable entre pairs. On parle de la maturité politique des peuples comme d’un progrès de civilisation. Le politique, à partir du démocratique qu’il produit, est un art du vivre ensemble.
Édition L’Harmattan, Collection Questions contemporaines. Paris 2015, 286 pages.