Thèse de doctorat sur les « Travailleurs Indochinois » (« Công Binh ») de Liêm-Khê Luguern soutenue le 19/6/2014
Liêm Khê Luguern présente la thèse de doctorat sur les Travailleurs Indochinois:
Jeudi 19 juin à 14h30
Cette thèse retrace l’histoire des 20 000 Indochinois requis en métropole en 1939 par le ministère du Travail dans les usines travaillant pour la Défense Nationale avant d’être pour partie rapatriés entre 1948 et 1952. Elle analyse dans une démarche socio-historique l’élaboration d’un « récit » de l’histoire des « travailleurs indochinois» de la Seconde Guerre mondiale et les obstacles méthodologiques, épistémologiques et conjoncturels qui s’y sont opposés.
Elle questionne l’apparition médiatique de la figure du « travailleur indochinois », dans un contexte de réception collective travaillé par la question des identités. Pour dépasser le cadre imposé par ce « présent mémoriel », l’histoire des « travailleurs indochinois » replace les parcours de ces hommes dans le mouvement plus large des circulations en situation coloniale et impériale. Elle met ainsi en évidence le poids du déterminisme social dans l’expérience migratoire.
Au-delà du discours public et de la catégorisation étatique, la déconstruction d’une domination montre l’extrême diversité de situations et de parcours sociaux que masque l’entité « travailleurs indochinois ».
Elle conduit ainsi à contester la notion d’« imaginaire colonial », en montrant que les représentations et les témoignages sont ici le produit d’une lutte et d’une coproduction de l’élite lettrée des Indochinois a joué un rôle majeur. Interrogeant le glissement actuel dans les débats publics du « social » vers le « racial », mais aussi les notions de « subalterne » et de « fracture coloniale » qui réduisent les rapports sociaux à l’antagonisme colon / colonisé, cette thèse entend ainsi contribuer à déconstruire la catégorie d’immigration postcoloniale.
Mots-clés : colonisation, catégorisation, élites indigènes, Indochine, migration, mémoire, post-colonial, représentation, réquisition, Seconde Guerre mondiale, Subaltern Studies, Viêt-nam
Jury
• Alban Bensa, directeur d’études, EHESS
• Andrew Hardy, maître de conférences, Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO)
• Gérard Noiriel, directeur d’études, EHESS, directeur de thèse
• Philippe Papin, directeur d’études, EPHE
• Philippe Rygiel (Rapporteur), professeur, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
• Emmanuelle Saada (Rapporteur), professeure associée, Université Columbia, New York
Elle questionne l’apparition médiatique de la figure du « travailleur indochinois », dans un contexte de réception collective travaillé par la question des identités. Pour dépasser le cadre imposé par ce « présent mémoriel », l’histoire des « travailleurs indochinois » replace les parcours de ces hommes dans le mouvement plus large des circulations en situation coloniale et impériale. Elle met ainsi en évidence le poids du déterminisme social dans l’expérience migratoire.
Au-delà du discours public et de la catégorisation étatique, la déconstruction d’une domination montre l’extrême diversité de situations et de parcours sociaux que masque l’entité « travailleurs indochinois ».
Elle conduit ainsi à contester la notion d’« imaginaire colonial », en montrant que les représentations et les témoignages sont ici le produit d’une lutte et d’une coproduction de l’élite lettrée des Indochinois a joué un rôle majeur. Interrogeant le glissement actuel dans les débats publics du « social » vers le « racial », mais aussi les notions de « subalterne » et de « fracture coloniale » qui réduisent les rapports sociaux à l’antagonisme colon / colonisé, cette thèse entend ainsi contribuer à déconstruire la catégorie d’immigration postcoloniale.
Mots-clés : colonisation, catégorisation, élites indigènes, Indochine, migration, mémoire, post-colonial, représentation, réquisition, Seconde Guerre mondiale, Subaltern Studies, Viêt-nam
Jury
• Alban Bensa, directeur d’études, EHESS
• Andrew Hardy, maître de conférences, Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO)
• Gérard Noiriel, directeur d’études, EHESS, directeur de thèse
• Philippe Papin, directeur d’études, EPHE
• Philippe Rygiel (Rapporteur), professeur, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
• Emmanuelle Saada (Rapporteur), professeure associée, Université Columbia, New York
Ecole des hautes études en sciences sociales
190 avenue de France (c’est une nouvelle rue)
Paris 13
à 14 h30 salle 015
190 avenue de France (c’est une nouvelle rue)
Paris 13
à 14 h30 salle 015
Ping : Les 14 et 15 juin 2018, colloque international « Héritages & actualités de la socio-histoire », avec conférence de Liêm-Khê Luguern, historienne d’origine vietnamienne, sur « La socio-histoire des Etats, des processus d’identification et
Ping : Sortie le 28 juin 2018 du numéro Socio-anthropologie 37/2018, consacré aux « Mémoires coloniales », dont l’article « De la distinction en situation coloniale » rédigé par l’historienne d’origine vietnamienne Liêm-Khê Luguern, porte sur le